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Ils sont trois à dominer le village de Ribeauvillé depuis le XIe siècle. Le grand Ribeaupierre et le Petit Ribeaupierre sont situés à 528 m d'altitude. Le Haut Ribeaupierre domine l'ensemble au sommet de la montagne à 642 m d'altitude.
Le château
de St-Ulrich
Le Grand Ribeaupierre
Ce château est le plus grand des trois. Il est mieux connu sous son nom actuel de St-Ulrich. Lors de sa construction, probablement aux alentours de 1038, il portait le nom de Rappolstein.
Le château
de St-Ulrich
EN 1084, l'empereur du St-Empire germanique Henri IV donne le château à l'évêché de Bâle. Il s'agit d'un donjon carré avec un corps de logis et une enceinte polygonale construite au nord du rocher. En 1114, le fils d'Henri IV, Henri V, reprend le château et l'utilise durant la guerre de succession contre les comtes d'Eguisheim. En 1162, l'empereur Fréderic Barberousse le rend à l'évêché qui le confie en fief à Eguenolphe d'Urslingen, héritier de la première lignée des Ribeaupierre, éteinte en 1157.
Le
donjon
Le
donjon
L'entrée avec au fond le château du Girsberg
Entre 1220 et 1250, le château est agrandi par la construction de la partie au sud du rocher. Parmi ces constructions figure la salle des chevaliers avec ses fenêtres dans un beau style gothique et le petit donjon. En 1287, Anselme de Ribeaupierre écarte ses frères de l'héritage. En 1288, Rodolphe de Habsbourg assiège le château pour contraindre Anselme à rétablir les droits de ses frères. Un accord sera conclu entre des deux parties, le roi de France et l'évêque de Strasbourg. En 1393, Anselme participe à l'insurrection de la ville de Colmar ce qui lui vaut les foudres d'Adolphe de Nassau, le successeur de Rodolphe de Habsbourg.
La
chapelle et la salle des Chevaliers
La
salle des Chevaliers
En 1341, l'évêque de Bâle renouvelle le fief du château et autorise la famille de Ribeaupierre à transmettre leur patrimoine à leur descendance féminine en l'absence d'héritier mâle. En 1373, le château passe aux mains de Brunon de Ribeaupierre. Ayant hypothéqué son héritage auprès des comtes de Sarrewerden, ceux-ci revendiquent le château. Un accord entre les deux familles sera conclu en 1386. C'est de cette période troublée que datent la barbacane d'entrée et l'enceinte du château.
La
basse cour
Vue sur la tour d'habitation depuis la basse cour
En 1435, la nouvelle chapelle est consacrée à St-Ulrich. Le château portera ce nom à partir de 1477. En 1487, Cunégonde d'Hungerstein est accusée d'avoir étranglé son mari Guillaume, vassal des Ribeaupierre. Elle sera emprisonnée durant 20 ans dans le donjon dont elle s'échappa finalement grâce à la complicité du guetteur. À la fin du XVe siècle, la famille des Ribeaupierre délaisse le château pour s'installer dans une résidence au village (l'actuel lycée de Ribeauvillé).
La
chapelle vue depuis la tour d'habitation
Vestiges du logis
Vers le milieu du XVIe siècle, le château subira un certain nombre de transformations afin de l'adapter aux armes à feu. Durant la guerre de Trente Ans (1618-1648), il sera occupé par la soldatesque. Il sera par la suite délaissé et tombera petit à petit en ruine. Celle-ci sera classée Monument historique en 1841. La famille des Ribeaupierre s'éteignit définitivement en 1673.
Une légende est attachée à ce château et à son voisin le Girsberg. Chaque château était habité par un frère. Les deux étant férus de chasse, il fut convenu, un jour, que le premier qui se lève réveillerait l'autre en lui envoyant une flèche dans le volet. Le lendemain à son réveil, le frère habitant à St-Ulrich constate que les volets au Girsberg sont encore fermés. Il bande son arc et au moment où il décoche sa flèche, son frère ouvre le volet et reçoit la flèche en plein cœur. Le frère survivant disparu à jamais sans que personne sache ce qu'il est devenu. Mais son fantôme rôde avec sa chasse infernale autour des châteaux durant les nuits de tempête.
Le château du Girsberg
À 300 m au nord-est du château St-Ulrich fut construit au milieu du XIIIe siècle un donjon pentagonal. Ce château dénommé Stein a été bâti par les Ribeaupierre pour éviter que le rocher ne serve de base à un siège du château St-Ulrich. Le donjon est orienté du côté de l'attaque et est entouré d'une courtine qui épouse parfaitement le contour du rocher. Il fut complété, au cours du XIVe siècle, par un habitat construit en enfilade à l'arrière du donjon. Les communs ont été établis dans la basse cour entourant le donjon.
Le château sera endommagé par la foudre en 1288. En 1316, les Ribeaupierre l'échangent contre le château de Girsberg-Staufen dans le val de Munster. Cet échange est réalisé avec les chevaliers de Girsberg qui sont les vassaux des Ribeaupierre. Leurs infidélités amèneront Maximin de Ribeaupierre à prendre le château du Girsberg d'assaut en 1422. Jean Guillaume de Girsberg sera tué lors de la bataille et le château est récupéré par les Ribeaupierre.
Le château connaitra durant la guerre de Trente Ans le même sort que son voisin et sera de même abandonné par la suite. La ruine est classée Monument historique en 1841. Ce château est également dénommé Petit-Ribeaupierre.
Le château du Haut-Ribeaupierre
Le sommet de la montagne est dominé par les vestiges d'un grand donjon rond dénommé l'Altenkastel. Le nom Alten contrairement à la tendance naturelle n'est pas de l'allemand, mais du latin et doit être traduit par haut.
Il est mentionné pour la première fois en 1254. En 1288, il est assiégé en même temps que le château de St-Ulrich, par Rodolphe de Habsbourg. Anselme de Ribeaupierre en reste propriétaire, mais l'accord conclu avec Rodolphe de Habsbourg et le roi de France Charles VII l'oblige à le maintenir ouvert aux troupes du roi de France. En 1373, il passe entre les mains de Brunon de Ribeaupierre. Celui-ci, haïssant les Anglais, y emprisonne en 1384 le chevalier John Harleston. Son tort fut de parader dans la région munie d'un sauf-conduit signé de l'empereur du Saint-Empire germanique. Il ne sera libéré qu'en 1387 contre une forte rançon et sous la pression de l'empereur.
L'entrée du château
Le château servira par la suite de prison notamment pour les juifs à qui l'on avait fait avouer l'empoisonnement de puits. En 1477, Philippe 1er de Croy, comte de Chinay, l'allié de Charles le Téméraire, y fut emprisonné. Les Ribeaupierre le firent prisonnier au cours de la bataille de Nancy opposant le duché de bourgogne au duché de Lorraine allié aux Confédérés suisses.
Le donjon
Le château sera adapté aux armes à feu au cours du XVIe siècle puis servira de tour de guet au vu de sa position dominante. Comme ces voisins, il sera abandonné après la guerre de Trente Ans. Il sera classé Monument historique en 1841.
L'entrée du château
L'entrée du château
La légende nous parle d'une belle et frivole Dame Gielin. Elle assassina son vieux mari afin de toucher son héritage. Son forfait fut malheureusement mis à jour et elle fut condamnée à mort par noyade. Elle s'échappa avec la complicité du bourreau. Retrouvée par le seigneur de Ribeaupierre, elle fut emprisonnée dans le donjon du Haut-Ribeaupierre où elle mourut au bout de 20 ans. Son fantôme hante le château durant les nuits de tempête. Cette histoire n'est pas sans rappeler celle de Cunégonde d'Hungerstein associé au château de St-Ulrich.
Ces photographies ont été réalisées en mars 2011.
Y ACCÉDER:
De Ribeauvillé, prendre la D416 vers le col de Ribeauvillé et Ste-Marie-aux-Mines. Après la sortie du village, arrêtez-vous au parking du pèlerinage de Dusenbach. Puis montez à pied au pèlerinage. De là, suivre le sentier (balisage croix jaune) qui mène au château St-Ulrich. Prolongez jusqu'au château du Girsberg. Du château St-Ulrich, un sentier (balisage rectangle rouge) monte vers le Haut-Ribeaupierre. De là, le sentier (balisage rectangle rouge/blanc/rouge) redescend vers le pèlerinage de Dusenbach.
Le
pèlerinage de Dusenbach
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Cette page a été mise en ligne le 26 décembre 2012
Cette page a été mise à jour le 23 février 2015